« Nous sommes tous des paresseux, des feignants et des privilégiés » c’est bien le message que le gouvernement et le ministre de la fonction publique, Guillaume Kasbarian, ont fait le choix de diffuser dans les médias, les réseaux sociaux ainsi que devant les organisations syndicales.
Guillaume Kasbarian pointe du doigt une hausse de 80 % des arrêts maladie en dix ans dans le secteur public et affirme que la moyenne des jours d’arrêt est 2,8 jours plus élevée que dans le privé. Cette rhétorique vise non seulement à stigmatiser les fonctionnaires mais, dans un contexte de crise budgétaire, à justifier des coupes qui affaiblissent la qualité des services publics.
« Les coupes dans les droits sociaux des agents publics ne sont pas une nécessité économique, mais un choix politique. »
C’est pourquoi il veut imposer trois jours de carence pour les arrêts maladie et réduire la prise en charge salariale à 90 %. Sans oublier la suppression effective de la GIPA pour 2024. Derrière le statut prétendument « privilégié » des fonctionnaires, il existe des réalités et des contraintes spécifiques au statut que l’on n’évoque jamais : gel des salaires, mobilité imposée, retraites en moyenne plus basse. Et les conséquences seront démultipliées pour les plus bas salaires et pour les femmes.
Le discours de mépris systématique envers les fonctionnaires, accompagné de la précarisation croissante de leurs droits, crée un environnement délétère qui décourage. Et pourtant, ce sont ces personnels de la Fonction Publique qui ont répondu présents pendant la crise sanitaire de la Covid-19 ainsi que pendant la période des Jeux Olympiques et Paralympiques. Comment attirer les jeunes vers nos métiers, avec un statut toujours plus fragilisé et une image dans l’opinion toujours plus décrédibilisée ?
Être fonctionnaire du service public, c’est s’engager pour servir, pour éduquer, pour accompagner chaque citoyen et chaque famille. Cet engagement repose sur des valeurs humaines et une mission d’égalité. Mais cela ne signifie pas accepter des conditions de travail précaires, un pouvoir d’achat qui chute, et le mépris de notre employeur. S’attaquer aux fonctionnaires, c’est s’attaquer aux services pour tous les citoyens.
Pour toutes ces raisons, nous appelons l’ensemble de nos collègues de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, des Sports, de l’Enseignement Supérieur et de la recherche, de la Culture a se mobiliser le 5 décembre et à participer à toutes les manifestations qui seront organisées ce jour-là.
Ivry-sur-Seine le 15 novembre 2024