Retraites : Rapport du COR sans surprise


Retraites : Rapport du COR sans surprise

jeudi 21 novembre 2019

Pour l’UNSA, le diagnostic du COR, demandé par le Premier ministre est sans équivoque. La part des dépenses de retraite dans le PIB resterait stable. Quel que soit le scénario économique retenu, elle correspond à 13,8 % en 2018 ( soit 325 milliards d’euros en 2018) et ce jusqu’en 2030.

Grâce aux efforts déjà consentis par les assurés sociaux, aucun dérapage des dépenses de retraite n’est à constater tant sur un horizon à 10 ans qu’à 50 ans.

Ainsi, rien de neuf depuis juin. Pour être à l’équilibre en 2025, le sys­tème de retrai­tes a besoin d’un finan­ce­ment com­pris entre 0.3 et 0.7% du PIB, soit en moyenne 10 mil­liards d’euros.

En juin, le COR indi­quait que ce mon­tant était une goutte d’eau sans com­mune mesure avec les défi­cits anté­rieurs à l’ori­gine des pré­cé­den­tes réfor­mes. Cette ana­lyse a d’ailleurs été réaf­fir­mée en sep­tem­bre au COR par Didier Blanchet. Ainsi, le Président du Comité de Suivi des Retraites, lors de la pré­sen­ta­tion de son avis, avait qua­li­fié le défi­cit cou­rant « d’ampleur très rela­tive ». Par ailleurs, à moyen terme, après les géné­ra­tions du Baby boom, le besoin dépen­ses de retraite sera bien moins impor­tant.

De plus, comme le rap­port l’indi­que, les réser­ves évaluées à 5,6 % du PIB (soit plus de 127 mil­liards) ne sont pas prises en compte dans les pro­jec­tions. Or, pour l’UNSA, dans le débat actuel, cette donnée a toute son impor­tance.

Pour l’UNSA, l’équilibre d’un sys­tème par répar­ti­tion, où les actifs payent pour les retrai­tés, est fon­da­men­tal pour éviter tout risque de « krach » qui ouvri­rait la voie à la capi­ta­li­sa­tion ou à l’étatisation. Toutefois, pour l’UNSA, il est pré­fé­ra­ble de rai­son­ner en termes de tra­jec­toire d’équilibre à 10-15 ans.

Si des mesu­res s’avé­raient néces­sai­res pour assu­rer l’équilibre, elles devraient, quoi qu’il en soit, être prises par les par­te­nai­res sociaux. En effet, pour l’UNSA, le sys­tème des retrai­tes étant financé à 80 % par des coti­sa­tions, de telles déci­sions doi­vent rele­ver d’un accord entre orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les et patro­na­les, dans le cadre d’une gou­ver­nance du sys­tème.

Les par­te­nai­res sociaux ont en effet tou­jours pris leur res­pon­sa­bi­lité dans ce domaine (comme l’atteste la ges­tion du régime par points AGIRC-ARRCO).

L’UNSA réaf­firme que la recher­che de l’équilibre ne peut pas repo­ser sur l’effort des seuls sala­riés qui ont déjà lar­ge­ment été mis à contri­bu­tion.

Le Secrétaire géné­ral de l’UNSA
Laurent ESCURE