Salaires et pouvoir d’achat : revaloriser, une nécessité !
L’UNSA Fonction publique porte chaque année une demande de revalorisation significative des rémunérations des agents publics car les gouvernements successifs, depuis 2011, ont décidé de geler la valeur du point d’indice. Le gouvernement se doit de montrer son attachement à la Fonction publique et aux agents publics, de façon concrète, et pas seulement dans les discours de remerciements, à travers l’ouverture de négociations.
Le principe des grilles indiciaires se comprend avec une revalorisation régulière de cette valeur. Si le point d’indice suit l’évolution de l’inflation, les salaires de tous les agents publics, fonctionnaires comme contractuels, augmentent et restent comparables, en partie du moins, aux salaires du secteur privé. S’il n’évolue pas, ce qui continue à être le cas depuis le début du quinquennat, il y a un véritable décrochage et les efforts d’amélioration des grilles indiciaires s’effacent au fil du temps.
Baisse ou stagnation du pouvoir d’achat en 2018 et 2019
L’inflation, depuis 2017, est de 4,5 %. La dernière hausse du point d’indice de 1,2 % (en deux fois en 2016 et début 2017) est liée à la signature par l’UNSA de l’accord PPCR. De fait, sans augmentation de la valeur du point d’indice, la progression des carrières couvre à peine l’augmentation des prix. Même les statisticiens de l’INSEE estiment qu’en 2018, année de suspension de la revalorisation des grilles prévue dans le protocole PPCR, le pouvoir d’achat des agents publics a baissé mais qu’il est, cependant, resté stable en 2019.
Tassement des grilles de catégorie C
Parallèlement, le SMIC augmente et c’est positif. Cette augmentation a une conséquence sur les rémunérations les plus basses des agents de la Fonction publique, celles des agents de catégorie C en particulier. Le gouvernement a été contraint d’attribuer un ou deux points d’indice afin de rattraper le SMIC… tant mieux, mais cela entraîne une nouvelle difficulté : le tassement des grilles des agents de catégorie C, réduisant les possibilités d’augmentation dans le cadre des progressions de carrière. Pour être précis, une augmentation mensuelle de salaire de 4,69 € ou de 9,37 € bruts, tous les deux ans, n’est pas une perspective attrayante.
L’UNSA Fonction publique demande l’ouverture d’une nouvelle négociation salariale avant l’élaboration du budget 2022.
Des mesures partielles depuis le début du quinquennat
Le gouvernement actuel, sous la pression, a ouvert des perspectives pour les agents de la santé grâce au « Ségur de la santé » que l’UNSA Santé Sociaux Public & Privé a négocié et signé. Les agents des deux autres versants devraient bénéficier de ses retombées.
Dans certains ministères, des mesures catégorielles de reclassement ou indemnitaires ont été obtenues mais elles ne concernent que certains agents.
Évoquer « l’attractivité de la fonction publique » doit se traduire par des mesures concrètes
Sur le fond, l’UNSA rappelle que l’évolution des carrières est l’un des fondements de la Fonction publique. Les perspectives d’évolution, d’amélioration des rémunérations, tant pour les fonctionnaires que pour les agents contractuels toujours plus nombreux doivent être réelles.
Avant la préparation du dernier budget du quinquennat, les enjeux et les attentes sont grands. Les agents publics attendent l’ouverture d’une négociation salariale. L’UNSA Fonction Publique le revendique.
Luc Farré